Les muséales de Tourouvre et l'émigration des Normands

Publié le par Ecole Gustave Flaubert Vimoutiers

Vendredi 13 Juin, nous sommes allés à Tourouvre. C'est de cette petite ville du Perche qu'est parti un groupe de Normands vers la Nouvelle France. Nous avions eu dans les mains la liste des Ornais émigrés en Nouvelle France ainsi que certains de leurs contrats de travail.
Ces archives sont diponibles à Alençon et nous avons eu la chance de pouvoir les consulter grâce à Patrick Birée, l'archiviste de l'Education Nationale.......
C'est ainsi que Nicolas a découvert qu'un Pierre Cochereau, émigré à Québec au XVIIe siècle était originaire du Renouard, le village où il habite. En visitant l'église de Tourouvre, Nicolas a tout de suite repéré le nom de Pierre Cochereau sur une plaque, nous savions qu'il avait émigré mais nous avons appris qu'il avait été baptisé à Tourouvre en 1641.
                                                                  
 









































Lors de la visite, nous avons appris qu'entre le 16e et le 18e  siècle, la Nouvelle France occupe alors les 3/4 du continent Nord Américain. L'Ouest est encore inexploré et les Anglais occupent surtout les côtes. Les Français, eux, pénètrent par le St Laurent et s'installent le long du fleuve. Bizarrement, nous occupons un très vaste territoire, bien plus vaste que celui que les Anglais occupent, mais nous ne sommes que 33 500, alors que les Anglais sont 450 000. Ce déséquilibre va causer notre perte, malgré la politique de peuplement de Louis XIV, nous n'arriverons pas à battre les Anglais. Ils finiront par avoir la main mise sur tout le territoire. En contrepartie, les Français continueront à se battre pour maintenir leur langue maternelle et cet acharnement est la grande particularité du Québec : une province canadienne francophone parmi des provinces canadiennes uniquement anglophones.
Et tout ça grâce à une poignée de Percherons, 282 au départ. Bien sûr, il ne faut pas oublier les 3 foyers de peuplement:
1/ L'île de France
2/ Le Poitou Charente
3/ La Normandie
Mais la particularité des Percherons, c'est d'être partis avec leur femme, leurs enfants et leurs amis. Même s'ils avaient des contrats de 3 ans comme les autres, ils avaient ensuite envie de rester car ils n'avaient pas le mal du pays, ils n'étaient pas seuls.

Les Percherons vont embarquer à Dieppe, ils vont mettre plus d'une semaine à pied ou en charrette pour arriver au port. La route est dangereuse, ils vont parfois rencontrer des bandits qui essaient de les détrousser. Ces Normands ne connaissent ni la mer, ni les bateaux. Le voyage sera donc pénible !
D'autant plus qu'il peut durer de 2 à 3 mois... Ils embarquent sur des navires de commerce (celui-ci est un navire de guerre) avec des animaux de ferme vivants car à cette époque, on ne peut conserver la nourriture. Du temps  de Jacques Cartier, une partie de l'équipage est mort du scorbut (maladie due à l'insuffisance de vitamine C), les Français vont apprendre alors des Indiens qu'en consommant certaines plantes comme le thuya, ils peuvent l'éviter.


Le débarquement :
"La traversée de l'Atlantique se termine par un périple d'environ 1000 km dans le golfe et l'estuaire du St Laurent puis sur le fleuve. Les glaces, les écueils, les courants et l'imprécision des cartes rendent la navigation périlleuse. Arrivés à bon port, le navire mouille au large. Les passagers empruntent des barques afin de se rendre à terre. Au XVIIe siècle, les navires achevaient leur voyage à Tadoussac." Ils remontent ensuite jusqu'à Québec soit en petite embarcation, soit à pied le long du fleuve.

Des Amérindiens, les premiers colons vont apprendre à utliser et à fabriquer :
 - des raquettes
- des canoës










Ils vont aussi découvrir la richesse de la Nouvelle France : la traite de la fourrure



Il s'agit ici d'une peau de castor.
Québec était un poste de traite très important pour la fourrure. Les Indiens tuaient les bêtes et troquaient ensuite les peaux contre de la vaisselle, des bijoux, de l'alcool, des armes...











La ceinture de wampum servait pour le troc (celle-ci, faite en coquillages a été offerte à Samuel de Champlain)































Les Percherons qui partent dans le but d'émigrer ne sont pas réellement pauvres mais ils savent qu'en s'installant en Nouvelle France, ils pourront cultiver des terres beaucoup plus grandes. De quelques hectares de terre normande, ils vont passer à une centaine.

Et pour les Percherons qui partent en étant célibataires, ils n'auront pas de mal à épouser une Française car à cette époque, le roi de France offre une dot (de l'argent), à des jeunes filles qui sont orphelines et qui ont été élevées dans des couvents (Par les Ursulines souvent), il leur offre le voyage vers la Nouvelle France ainsi que la dot pour se marier. On les appelle "les filles du roi". De leur côté, ces jeunes filles n'ont pas de mal à trouver un mari car on compte à Québec 6 hommes pour 1 femme. Le mariage est donc souvent conclu dans les 3 mois de leur arrivée.

Publié dans Canada

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